24 Nov 2008

[Movement Statement in French] Contre les violences policières ! Défendons la Liberté et les Droits de l’Homme !

Depuis la visite du 3 Novembre du représentant chinois de l’Association pour les relations entre les deux rives du Détroit de Taïwan (ARATS) afin de signer divers contrats avec le gouvernement taïwanais, les agents de police ont commis de nombreux actes abusifs envers des opposants pacifiques de différents groupes, sous le prétexte du « maintien de l’ordre ». Ces actes comprennent fouilles et interdictions arbitraires, confiscations et destructions de biens, attaques physiques, dispersion de rassemblements et même arrestations et détentions. La grande majorité des victimes de cette brutalité policière n’étaient même pas dans les environs du président de l’ARATS, Mr Chen Yu Lin, et s’étaient simplement trouvés être, passer ou photographier divers endroits quand ils ont été pris à parti.
D’après la couverture médiatique, nous nous sommes rendu compte de la gravité de la situation. Il ne s’agit plus d’une question technique de l’application de la loi, ou encore d’un différend entre les partisans de divers partis politiques. Ceci est la généralisation de la violence étatique, qui provoque et attaque la société civile. Tous ces actes d’oppression, qui ignorent les Droits de l’Homme et les valeurs démocratiques, rappellent l’époque de la loi martiale. A tel point que même des députés de la majorité ont exprimé leur inquiétude à ce sujet au Yuan exécutif (gouvernement), cependant que Mr Liu (premier ministre) a esquivé toutes responsabilités avec des excuses des plus minces. Nous sommes choqués et outrés de cette réponse, tout autant que consternés et humiliés.
Nous devons alors nous demander : est-ce que l’augmentation des échanges entre les rives du Détroit nécessitent que Taiwan doive rabaisser sa conception de la liberté et de la démocratie, jusqu'à atteindre le niveau du pouvoir répressif et autoritaire chinois ?
En quelques jours seulement, la démocratie libérale pour laquelle Taïwan a durement lutté, s’est pratiquement effondrée au travers de la présence policière massive en ville, et de l’atmosphère de peur et de répression qu’elle implique. Derrière ses barricades policières, le gouvernement reste aveuglé par l’illusion de cette « rencontre historique » et se fourvoie en réceptions et autres banquets. Pendant ce temps, les droits des citoyens concernant la liberté d’expression et la liberté de mouvement, pourtant garantis constitutionnellement, sont mis de côté et même oubliés.
Comme la plupart de leurs actions ne sont pas constitutionnelles, il n’est pas surprenant qu’il n’y ait pas eu un seul policier capable de définir clairement face à la caméra quelle loi les habilite à suivre les ordres de leurs supérieurs. Les agents de police sont supposés être chargés de la protection de la population. Mais à cause d’ordres venant de leur hiérarchie, ils se sont transformés en gangsters qui réprimandent et empêche le peuple d’exprimer son opinion. Nous n’avons pas l’intention de blâmer individuellement les policiers qui ne peuvent qu’obéir aux ordres de leurs supérieurs. En revanche, nous demandons solennellement aux hautes autorités du gouvernement d’assumer leur part de responsabilité pour ces abus.
Nous sommes un simple groupe de professeurs, étudiants, animateurs culturels et citoyens qui est concerné par l’état de désordre actuel de Taïwan et son développement futur.
Le 6 Novembre, à 11H, sans aucune aide ou mobilisation d’un quelconque parti politique ou groupe civique, nous nous réunirons devant la porte du Yuan exécutif (gouvernement) vêtus de noir et de masques afin de signifier notre désaccord profond, et nous nous tiendrons la main jusqu’à ce que nos revendications aboutissent. Nos revendications sont les suivantes :
1) Le président Ma Ying-Jeou et le premier ministre Liu Chao-Shiuan doivent s’excuser publiquement auprès de tous les citoyens.
2) Le directeur général de l’Agence Nationale de Police Wang Cho-Chiun et le directeur du Bureau National de la Sécurité doivent démissionner
3) Le Yuan législatif (assemblée) doit revoir rapidement la loi sur les manifestations et rassemblements qui actuellement restreint les droits du peuple.